Parfois le trouble de l’odorat est au premier rang des plaintes chez le patient ou même représente le seul symptôme . Et il ne doit pas être négligé car il peut représenter une vraie frustration, une vraie sensation de perte de qualité de vie.
- l'anosmie est la perte totale de
l’odorat
L’odorat
étant directement lié à la
sensation du goût, le perdre engendre alors aussi la perte du
plaisir de
manger. Cette maladie s’appelle l’anosmie, elle est
très rare. Celle-ci dégrade
également notre capacité à percevoir
certains dangers : on n’est plus en
mesure, par exemple, de sentir une odeur de brûlé
ou celle d’un aliment avarié.
Ainsi, l’anosmie prive celui qui en est atteint
d’informations importantes sur
le monde environnant. Il a été
constaté chez certains patients, que cette maladie
était très mal vécue, pouvant
même mener à une dépression :
la perte de
son "nez" peut entraîner la perte du goût de
vivre... Moins
"grave" mais à noter quand même : fumer
altère sérieusement
notre odorat !
- l’hyposmie est la diminution
des sensations olfactives
L'anosmie est la perte totale de l'odorat. Quelquefois, l'anosmie ne touche que certaines odeurs et est confondue avec une perturbation du goût (dysgueusie). L'hyposmie est la perte partielle de l'odorat. En cas d'atteinte unilatérale (une seule fosse nasale), on parle d'hémianosmie.
- la cacosmie est la perception d'une
impression olfactive
désagréable
( parfois
objective lorsqu'il y a par exemple une infection du nez
ou des sinus, parfois seulement subjective, c’est
à dire une distorsion de la
sensation normale, ou parosmie ).
- enfin lorsqu'il y a sans cause réelle perception
olfactive précise, on
parle d'une hallucination
olfactive.
Les troubles de la fonction olfactive ont été examinés chez des patients atteints de diverses pathologies neurologiques. Les pathologies qui ont donné lieu au plus grand nombre de travaux sont les maladies d'Alzheimer, de Parkinson, et celle dont les patients sont atteints d'épilepsie (avant ou après traitement chirurgical), et de schizophrénie.
-Epilepsie sans
traitement
chirurgical
La fonction olfactive de patients
épileptiques n'ayant pas subi de
traitement chirurgical est un sujet qui reste encore peu
exploité et qui traite
seulement de l'épilepsie partielle d'origine temporale.
Globalement, les
résultats montrent que les troubles liés
à l'épilepsie temporale ne modifient
pas le seuil de détection, mais perturbent le traitement des
informations
olfactives à un plus haut niveau de traitement
(discrimination qualitative,
mémoire de reconnaissance, identification). Pour certains
chercheurs, les
perturbations olfactives observées ne sont pas directement
dues à un déficit
olfactif, mais plutôt à un déficit
cognitif plus général lié, par
exemple, à
l'attention ou à la mémoire.
-Epilepsie avec
traitement
chirurgical
Les résections du lobe temporal ou
frontal impliquent souvent
l'ablation d'aires anatomiques étroitement
associées avec le système olfactif
propre (uncus, amygdale, hippocampe, cortex orbitofrontal). Elles ne
semblent
pas entraîner une diminution du seuil de détection
olfactive, mais entraînent
cependant des déficits certains dans les tâches
comportementales mettant en jeu
des processus cognitifs plus intégrés
(discrimination qualitative, mémoire de
reconnaissance, identification). Les résections des lobes
pariétaux ou
occipitaux n'altèrent pas par contre le traitement de
l'information olfactive.
Il est donc possible de conclure, d'une part que ces
déficits ne sont pas dus à
un déficit périphérique puisque les
patients opérés présentent un seuil de
détection normal, et d'autre part, que les lobes temporaux
et frontaux
constituent des structures clés dans le traitement de
l'information olfactive.
-Maladies
d'Alzheimer et de
Parkinson
La présence d'un déficit
des fonctions olfactives au cours de la
maladie de Parkinson (MP) et de la maladie d'Alzheimer (MA) est une
donnée bien
établie. L'atteinte olfactive représente
même un marqueur précoce de ces deux
maladies neuro-dégénératives dans la
mesure où des déficits sont observés
dès les
premiers stades de la maladie. A un stade plus
évolué de la maladie, la
spécificité du déficit olfactif n'est
pas nette. L'exploration des fonctions
olfactives à l'aide des tests de sensibilité et
d'identification montre la
présence d'un dysfonctionnement semblable dans les deux
pathologies. Ceci
suggère que le déficit olfactif relève
de l'atteinte du même processus, que la
pathologie implique une démence corticale (MA) et ou une
démence sous-corticale
(MP). L'absence de différence entre MA et MP pourrait
être la conséquence d'une
atteinte précoce des structures anatomiques
impliquées dans les processus de
traitement de l'information olfactive, qui rendrait impossible,
à un stade plus
évolué de la maladie, de différencier
l'atteinte olfactive de ces deux maladies.
L'absence de différence pourrait également
être liée à une atteinte identique
des structures olfactives. Des déficits en choline
acéthyltransférase et en
dopamine sont décrits dans les tubercules olfactifs des deux
types de patients.
Des modifications anatomiques des structures mésolimbiques
telles que le noyau
accumbens et les tubercules olfactifs sont également
observés.
-Schizophrénie
Les patients souffrant de
schizophrénie présentent des déficits
de
la fonction olfactive. Ces troubles sont essentiellement mis en
évidence par
l'évaluation de la capacité des patients
à identifier des odeurs. Ils se
manifestent tôt au cours de l'évolution de la
pathologie et le degré de la
perturbation est fortement corrélé avec la
durée la maladie. L'utilisation à long-terme
de neuroleptiques et les déficits cognitifs plus
généraux observés chez ces
patients ne semblent pas être impliqués
directement dans le dérèglement
olfactif. En effet, les données montrent que les
déficits olfactifs liés à la
schizophrénie sont dus au dysfonctionnement des aires du
système limbique tels
que le cortex préfrontal, le lobe temporal
ventromédian et le diencéphale.