En relations avec les parties précédentes nous pouvons maintenant aborder le thème de l’émotion liée au sens olfactif.
Notre système olfactif étudié précédemment à la particularité d’être en relation avec notre cerveau émotionnel.
Notre cerveau, au delà d’identifier une odeur, l’associe à une émotion ou à un contexte affectif et la mémorise.
Ainsi, lorsqu’on sent une odeur une fois, son souvenir agréable ou désagréable s’inscrit à vie dans notre tête ! C’est pourquoi il suffit parfois d’une odeur pour raviver un souvenir associés que l’on croyait perdu.
Ce souvenir est bien sur propre a votre histoire personnelle.
A ce propos Marcel Proust a écrit un ouvrage* où il y a évoqué le parfum des madeleines trempées dans du thé et analysé le souvenir qui s’y rattachait.
*(« A la recherche du temps perdu. »)
Autre exemple :
Si la senteur de la rose me rappelle ma première relation amoureuse et que celle-ci m’a apporté beaucoup de joie, mon cerveau cherchera cette odeur parmi un mélange complexe. Il « dépistera » cette odeur comme étant satisfaisante, comme étant bonne. Il cherchera inconsciemment cette odeur (et beaucoup
d’autres) dans un mélange.
S’il y avait la moindre senteur de rose dans le mélange, je le saurais. Mais pas mon voisin, même s’il est équipé pour détecter une telle senteur. Je serais satisfait de l’odeur, ne tiendrais pas compte des autres composantes du mélange et serais sélectif. Mon vécu influencerait donc ma décision, à savoir si j’associe le mélange d’odeurs à quelque chose de désagréable/agréable, et/ou de plaisant/déplaisant, et cela indépendamment du seuil de perception. C’est pourquoi l’odorat demeure un des sens les plus inexplorés et les plus inexplicables.
Des puanteurs qui vous répugnent aux arômes agréables qui vous attirent, ce qui sent mauvais ou bon vous semble évident. Et pourtant, tout n’est qu’affaire de goût et de culture. Ce qui nous répugne en France, tels ces bonbons au poisson, sont des friandises particulièrement recherchées ailleurs, en l’occurrence en
Chine. En fait, il n’y a pas de « mauvaises » et de « bonnes » odeurs.
L’odorat provoque l'envie de
manger. Il entre pour un grande part dans le comportement alimentaire.
Il
intervient dans la structure des repas,dans l'impression de
satiété, par
exemple par rapport à un plat salé, pour avoir
encore faim pour le sucré. Il enrichit
de beaucoup la dégustation.
Le rôle du parfum est remarquable à trois niveaux : esthétique, hiérarchique et érogène. On a tendance à l’oublier, mais le corps est une usine chimique épouvantablement puante. Il est utile de chercher à masquer son odeur.
Pourtant, en tant qu’être humain, on ne va pas se contenter de se laver : se parfumer est un acte propre à notre espèce, véritable irruption de la civilisation dans les soins du corps.
Le parfum sert aussi à affirmer notre grade. S’il ne nous est plus guère possible de nous battre comme le ferait un groupe de singes, nous utilisons d’autres moyens pour affirmer notre valeur ! Des beaux bijoux pour une femme ou des voitures puissantes pour un homme…